Les Marquises en ligne de mire
L’hivers approchant et la position relativement sud des Australes nous pousse à regarder vers le nord. En plus les fêtes du Heiva (le 14 juillet à la sauce Polynésienne) approchent et on voudrait assister à la version Marquisienne.
En effet, toutes les semaines un front d’ouest nous passe deçu accompagné de vent fort. La dernière en date nous a obligé à passer les nuits prêt à démarrer le moteur en cas de dérapage… Avec le quai à 50 mètres derrière, pas le droit à l’erreur.
Enfin, on profite de cette dernière dépression pour filer vers Fatu Hiva, l’île la plus sud des Marquises.
Le départ est donné en fin d’après midi après avoir fait le plein de fruits et légumes. Pourquoi faire de grosse course alors que dans une petite semaine nous serons aux Marquises où la nourriture est abondante ? En fait, nous prévoyons de relacher aux Tuamotus pour attendre la jonction entre le système météo des mers du sud et celui des Alizés.
26/06/2012 Jour 0 (0 miles – : S 23°16 – W 149°25 )
En ce jour de ravitaillement par la goelette des Australe
Nous quittons ensemble Tubuaï. Une fois le chenal franchi nos route se sépare. Elle prend la direction de Tahiti. Pour nous le top départ est donné dans la direction opposé, en vent arrière dans un vent d’ouest de 15 noeuds et houle de 2 mètres croisées est/ouest qui finalement n’est pas une combinaison trop désagréable. Tubuaï s’éloigne à la vitesse de 8 noeuds.
En début de nuit le vent s’oriente un peu vers le sud, la trinquette est déroulée et les 2 voiles d’avant sont mises en papillons. Le ciel est clair et strié par de nombreuse étoiles filante. Après un quart contemplatif, je passe la main a Peter.
27/06/2012 Jour 1 (182 miles – : S 21°45 – W 146°43 )
Journée calme propice à la comtemplation. La houle à un peu diminuer et le confort sens ressent.
Cette sortie en mer est la première depuis l’arrivé de Tauranga. Les deux mètres de houles de la veille donne l’impression de quelques rides sur un lac. En fait on prend conscience de l’énormitée de la mer rencontré lors de notre arrivé a Tubuaï (Voir ici le récit).
28/06/2012 Jour 2 (134 miles – : S 20°59 – W 144°29 )
Les vents sont plus léger, la vitesse sans recent. La trinquette est roulée et la grand voile est hissée au petit matin. Nous retrouvons des vitesses entre 6 et 8 noeuds. Les vents diminuent plus vite que prévus, l’escale aux Tuamotus est confirmée. Maintenant il faut décider ou atterrir.
Initialement, Mururoa plaisait bien à tous l’équipage. Particulièrment à notre ami Kiwi pour une sombre histoire sur fond d’arc-en-ciel pas tout a fait réglé. Une petite pause pipi semblait tout indiqué pour laver les dernières rancoeurs. Malheureusement l’accueil chaleureux assuré par les légionnaires toujours en poste nous l’interdit. La décision de faire cap sur Hao, lieux ayant aussi une place dans l’histoire du nucléaire Français, est prise.
En début de nuit le vent est très instable en force et en direction la vitesse du bateau varie entre 3 et 11 noeuds.
29/06/2012 Jour 3 (153 miles – : S 19°25 – W 142°20 )
Vers 3 heures du matin, les îles de Gloucester sont traversées. Enfin si on en croit les cartes, aucun signe de terre dans les parages. Mêmes les cartes numériques ne signalent pas leurs positions…
On se traine, le vent est très instable et faiblissant. La vitesse varie entre 2.5 et 6 noeuds.
Au petit matin, le vent est aux abonnées absents, le genois est roulé et le moteur tribord est démarré.
Il fait beau et chaud, un vrai temps de tropique quoi. Pour se rafraîchir, Thomas et moi jouons au rappala.
Les règles sont simples. Tu saute à l’avant du bateau. Tu as 1 à 2 seconde pour choper la martingale de trinquette. Si tu réussis tu te fait traîner à l’avant du bateau (vraiment sympa). Si tu rate, il te reste les 20 mètres de bout accrocher à l’arrière pour remonter à bord, sinon tu as (es ?) perdu.
Tout le monde gagne avec en prime une bonne tranche de rire.
Dans l’après-midi le vent revient. Avec la grande voile haute et le génois déroulé des vitesses autour de 7 noeuds sont retrouvés. On espère avoir franchi la dorsale anticyclonique et retrouver le vents jusqu’à Hao.
Rapidement le vent est faiblissant.
29/06/2012 Jour 4 (100 miles – : S 18°07 – W 141°07 )
Dans la nuit nous devons croiser le lagon de Nengo-Nengo. Les instructions nautiques le présente comme un élevage d’huitre perlère privé. Nous passons à moins de 4 miles et miracle une lumière nous confirme sa présence et par la même qu’elle est encore habitée.
Une grande partie de la nuit est utilisé à éplucher la bibliothèque du bord. Ici les tables de marée ne sont pas précises. Quelques ports de référence, mais rien pour Hao. Pour profiter des eaux calme du lagon, il faut d’abord franchir la passe. Un chenal plus ou moins étroit qui, selon le moment de la marée peut-être accompagné de fort courant et/ou de mascaret. Nous parions pour une entrée autour de midi. Se devrait être l’étale, avec un peu de chance le montant…
En début de matinée, les premiers cocotiers sont apperçus.
On se présent devant la passe vers 11h30, tout est calme avec même un courant entrant de 3 noeuds.
Une demi heure plus tard, nous sommes ancrés devant le village d’Otepa.
Il n’est pas prévu de rester ici très longtemps. Nous voulons attraper le prochain flux de sud-est pour rejoindre les alizés et les Marquises.
Alors direction le bureau pour consultation des mails et des fichiers de vents
Le stop n’exédera pas quelques jours un un flux de sud-est doit arriver dans les prochain jours.
Quel plaisir de retrouver les Tuamotus,
Le temps de faire un petit tour à la marina un peu vide mais charger d’histoire. En effet, les bombes nucléaires arrivaient à Hao en avion et étaient embarqué ici, direction Mururoa.
Aujourd’hui, l’armée efface toute trace de son passage en démentelant les installations. En 2015, les derniers militaires quitteront l’atoll le laissant retrouver son calme d’avant.
En attendant nous reprennons la mer pour un aller 500 miles plus nords, vers Fatu Hiva, l’île la plus sud des Marquises.
03/06/2012 Jour 0 (0 miles – : S 18°07 – W 141°07 )
Nous quittons le mouillage d’Otapo en fin d’après midi sans avoir résolu le problème des marées. Après avoir questionner plusieurs personnes nous avons eu différente version. Pas d’horaire de marée pour les plus locaux qui, en regardant l’eau du lagon, savent quand la marée est entrante ou sortante. A la plus farfelue affirmant que le cycle de marée est réglé entrant le matin et sortant le l’aprés-midi avec l’étale à midi… Malgré tout après une entré et une sorti du lagon, cette dernière s’est vérifié avec un jolie mascaret qui nous attendait à la sortie.
Une heure plus tard nous étions sous grand voile haute et génois déroulé cap au nord, pas vraiment le cap désiré mais le vent doit adonner dans la nuit.
En cette nuit de pleine lune aucun risque de croiser de loup garrou. Au contraire avec un ciel sans nuage la nuit est très lumineuse, les frontales gagnent le droit de reste en cabine.
04/06/2012 Jour 1 (190 miles – : S 15°27 – W 139°39 )
Comme prévu le vent adonne dans la nuit, nous engrangeons des milles dans la banque en faisant route à l’est. En arrivant sur Fatu Hiva le vent refusera à l’est voir au nord-est et le bateau nous remerciera d’avoir ralonger la route pour le soulager à l’arrivé.
A l’heure du déjeuné, nous croisons l’atoll de Fakahina. L’envie d’aller saluer les habitants nous tente, mais en voyant les vagues déferler dans la passe celle-ci disparaît instantanéement.
Le petit détour vers Fakahina est gratifié par l’accueil d’un nouveau passager, une sympatique bonite embarque. Nous ne manquerons pas de lui faire partager notre repas.
03/06/2012 Jour 2 (229 miles – : S 12°13 – W 138°15 )
Avant de dinner, un ris est pris dans la grand voile et le génois est roulé a moitié. La navigation est vraiment agéable, au vent de travers le bateau avance vite.
La journée s’écoule calmement. En fin d’après-midi, on abbat vers Fatu Hiva.
03/06/2012 Jour 3 (112 miles – : S 10°30 – W 138°41 )
Encore une belle nuit de contemplation, seulement troublée par la volonté de ralentir le bateau. Il glisse a toute allure vers les Marquises, probablement heureux de les retrouver 12 ans plus tard.
Ne voulant pas entrer dans la baie de nuit on cherche le meilleur angle pour freiner le bateau, mais en vent de travers, il n’a aucune envie de ralentir, et nous aucune de prendre un second ris. Le bateau aura le dernier mot. Depuis une demi heure, j’observe un nuage immobile face à l’étrave, ce n’est pas un grain mais bien la couronne de Fatu Hiva.
A l’aube pointant, nous sommes au pied des falaises, génoi roulé avec juste la vitesse nécessaire pour traîner les lignes. Un poisson à l’arrivée serait du plus belle effet.
A croire que le rendez-vous est pris en même temps que nous, l’Aranui troisième du nom, arrive en bai d’Omoa.
Le cargo faisant la tournée des Marquises offre aussi des cabines passager. Il est probablement le second meilleur moyen de profiter des Marquises. Le meilleur est assurément d’être embarqué sur un voilier pas pressé par le temps
A notre grande surprise, un unique voilier (qui semble avoir oublier de poursuivre sa route) est présent au mouillage.
Nous sommes resté 3 semaines à Fatu Hiva. Il a été très difficile de trouver les bonnes raisons de partir tant les rencontres ont été riches….
Un beau voyage pour notre veillée,une eau magnifique qui nous a rafraîchie,de très belles photos, c’est magnifique !
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